Troisième concours de plans

Mise à jour du 17/10/00

Concevoir, construire et barrer un Moth à restrictions

En 1989, Le Chasse-Marée lançait, à l’adresse de l’ensemble de ses lecteurs, un premier concours de plans consacré aux bateaux voile-aviron. Et le succès fut considérable : plus de soixante projets présentés, dont certains donnèrent lieu à la naissance de nouvelles séries. Au vu du nombre et de la diversité des canots que l’on peut aujourd’hui voir naviguer régulièrement le long de nos côtes, cette impulsion donnée par la revue a manifestement contribué au développement de la pratique du voile-aviron. Fort de ce succès, un second concours était lancé cinq ans plus tard, cette fois-ci axé sur le thème d’"un bateau pour aller aux îles". Là encore, des dizaines de projets et une série voyaient le jour dans le domaine des voiliers de randonnée semi-habitables…

Après avoir lancé ces deux thèmes de réflexion architecturale autour de programmes de navigation précis, Le Chasse-Marée – associé à l’Ecole d’Architecture Navale de Nantes – a choisi cette année, pour son troisième concours, de s’attaquer à un tout autre projet : celui de relancer une petite série de la Belle plaisance, à la portée de tous les concepteurs et constructeurs amateurs, le Moth à restrictions. Les concurrents seront aidés dans cette tâche par la réédition de la série d’ouvrages techniques "Construis toi-même", où le Moth est l’un des bateaux traîtés.

Le concours

Au-delà de l’intérêt de ce voilier, élément du patrimoine de la Belle plaisance, pourquoi l’avoir choisi lui, et pas un autre ? Le but de ce concours étant de mettre en valeur les talents de concepteur de chaque architecte à l’intérieur d’un cadre bien défini, mais aussi son réalisme et son savoir faire concret, il fallait donc d’une part que le bateau ne soit pas trop grand pour ne pas être trop cher et, d’autre part, qu’il soit soumis à une jauge à restrictions. En effet, pour tester les qualités nautiques de chaque unité, les bateaux devront être construits pour s’aligner au départ de régates. Le Moth s’est donc imposé de lui-même...

Quant aux professeurs de l’Ecole d’Architecture Navale de Nantes, habitués chaque année à juger leurs élèves sur des projets très différents et parfois grandioses, il leur a semblé que le Moth pouvait s’avérer un excellent sujet d’étude pour les mêmes raisons.

Bien évidemment, les concurrents devront respecter la formule de jauge ; plus précisément celle de 1945, amendée par celle de la Classic Moth Boat Association (CMBA). Une règle inspirée de celle qui, avant l’introduction des paramètres australiens, avait permis de concevoir et de construire bon nombre d’excellents bateaux, dont le monotype Europe. Ce cadre est à la fois précis, tout en offrant de larges possibilités de créativité. Pour les parrains et juges du concours – les régatiers et concepteurs prestigieux que sont Bertrand Chéret, Benoît Duflos et Jacques Fauroux – ce cadre permettra de retrouver le vent qui soufflait dans les voiles de la série pendant leur jeunesse. Aussi, c’est sans la moindre hésitation qu’ils reprennent à leur compte les propos de Georges Albaught, l’un des animateurs du CMBA : "Le Moth classique est une classe idéale pour les concepteurs-constructeurs amateurs et pour les bricoleurs. Si vous vous réveillez au milieu de la nuit avec une nouvelle idée sur la forme de la coque, vous pouvez bondir hors de votre lit pour courir jusqu’à votre garage, le construire et découvrir ainsi à la prochaine régate si votre idée est pertinente ou non".

Même si les performances joueront un grand rôle dans l’attribution des prix – les régates se dérouleront sur l’Erdre entre amateurs, professionnels et futurs professionnels en septembre 2001 – cette dernière étape sera précédée au printemps prochain d’une remise de dossiers où chacun justifiera ses choix architecturaux. Les organisateurs tiennent en effet à prendre en considération à la fois le budget des réalisations et la bonne adaptation des plans à la construction amateur.

En bref, ce troisième concours s’annonce déjà comme un cadre de créativité très stimulant pour tous les passionnés d’architecture navale, de Belle plaisance, et de construction de petits dériveurs. Enfin, pour que ces tests soient tout à fait complets, souhaitons voir ressurgir des garages les anciens Moth des années 40 qui pourraient parfaitement servir de mesures-étalons.


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